top of page

L'AFRAT ou comment j'ai décidé de passer le DE escalade

Peut-être est-ce l'effet « confinement » ? L'obligation de demeurer à l'intérieur ? Mais il me faut reconnaître que l’idée de passer le DE escalade a émergé durant ces mois forcés d'enfermement, dans mon esprit. Après un bac +5 en marketing et communication, j’aspire à travailler en extérieur et le contexte vient conforter ma décision. Avec des études de STAPS, j’ai toujours été sportive, mais l’escalade, je m’y suis mise tard , il y a 4 ans seulement. Passer le DE me semble alors une idée un peu trop ambitieuse. En échangeant avec la responsable de formation du CREPS de Vallon Pont d’Arc, je découvre qu’il existe alors une formation de 7 semaines - La préqualif. Exactement ce qu’il me faut ! 7 semaines d’entrainements intenses qui permettent de terminer sa liste de course, mais surtout d’évoluer (voire de muter pour certains !) aussi bien physiquement que mentalement.

Coup de pouce inattendu, un financement de la région est possible, la question ne se pose donc plus, c’est parti pour 2 mois dans le Vercors, à sauter à l’élastique, ou plutôt à grimper !

Comme il m'est difficile de commencer un article qui pourra résumer ses 7 semaines d’entrainement à l’AFRAT. Post-confinement, notre groupe a pourtant bien failli ne jamais voir le jour, mais grâce à la détermination de François Grain, formateur et initiateur des stages escalade depuis maintenant 20 ans et Sébastien Favier, Coordinateur de projets Tourisme et Sports nature à l’AFRAT, cette session 2020 a vu le jour. Après des entretiens par téléphone avec François, nous nous sommes tous rencontrés pour la première fois le lundi 8 juin dans les bâtiments du centre situé à Autrans.

Nous étions 9. Courte session de présentation, nous avions tous en commun d’avoir déjà fait des études, nous étions donc tous en reconversion professionnelle. Tranche d’âge comprise entre 28 et 39 ans, moi qui avais peur de me retrouver avec des petits jeunes, je me suis finalement la benjamine du groupe.

La particularité de notre promo ? Première année en 20 ans que nous sommes plus de femmes que d’hommes, preuve en est que la parité augmente : 5 nanas pour 4 mecs, les dés sont lancés ! Première année également que l’un de nos intervenants est une intervenante ; Élise Maillot, guide de haute montagne et DE escalade. Décidément !

Nous sommes vite mis dans le bain puisqu’une fois les présentations faites ainsi que les protocoles sanitaires relativement stricts (merci le COVID) exposés, nous sommes directement partis grimper à la balme de Rencurrel, un spot de couenne. Session d’observation de la part de nos encadrants sur notre style de grimpe et notre niveau réel en extérieur afin de nous répartir en trois groupes de trois avec pour objectif les grandes voies. On attaque fort et la barre est placée haute dès le début ! Dès le lendemain, le stage commence et nous nous retrouvons dans les gorges de Choranche. Notre salle de classe ? La belle falaise de Presles et son calcaire.

Nous avons la chance d’avoir 1 guide ou 1 DE présent dans chacun des groupes, un luxe qui nous permet de prendre rapidement confiance. Cela se ressent dans notre manière de grimper, de nous mouvoir, nous prenons de l’assurance, nos manip’ sont précises et notre liste pour le DE prend forme.

C’est une année très particulière, car nous sommes très orientés sur la falaise, les salles d’escalade étant très restrictives en termes de groupe et d’horaires avec le contexte sanitaire. Les semaines défilent vite, parfois trop vite à notre goût ! Les grandes voies sont entrecoupées de journées de couenne où nous avons la chance de découvrir des secteurs ravissants ; la goulandière et son incroyable « magasin de porcelaine » le plus beau 6b que j’ai pu faire, les petits goulets avec ces réglettes, concrétions et colonnettes en tout genre, ou encore balme étrange, un secteur bien à l’ombre jusqu’à 14h en été, ce qui nous aura sauvés plus d’une fois. Le Vercors regorge de spots tous plus sympas les uns que les autres.

Le mercredi est la journée dite « off » afin de nous préserver des blessures, mais nous ne chômons pas, puisqu’en général, la matinée est réservée au matelotage (l’apprentissage de nœuds) et autres de techniques de corde.

Au final, ce sont plus de 12 grandes voies que nous avons littéralement englouties durant ce stage AFRAT 2020. À Presles évidemment, mais aussi Archiane, les Gillardes ou encore les Trois Becs dans le Diois...Du terrain d’aventure, de l’équipée, tout est réuni pour arriver le plus sereinement possible aux TEP (tests d’exigeances préalables).

Les trois dernières semaines, les salles d’escalade de Grenoble assouplissent leurs règles à l'égard du Covid et nous nous concentrons sur le pratique en salle, car les TEP se déroulent (malheureusement) en intérieur. Nous travaillons notre lecture, notre dynamisme, le placement, mais aussi la gestion du stress - exercices de mentalisation, d’échauffement et de respirations... Nous passons au total plus de 6 proba blancs avec de vraies mises en situation chronométrées.

Nous avons également la chance de découvrir durant deux jours la salle ou nos examens vont avoir lieu à Vallon Pont d’Arc. Petite recommandation si vous êtes dans le coin pour le camping « Le moulin » un petit lieu de paradis tenu par Pat et Lulu.

Je n’aurais jamais pu imaginer que ce stage m’apporte autant aussi bien sur le plan physique, qu’humainement. Je ressors comme transformée, plus affutée, plus concentrée et plus légère en même temps ! Notre petit groupe de 9 est devenu une famille de grimpe, un véritable repère. Preuve en est, nous avons déjà programmé un week-end tous ensemble à l’automne. Le Vercors est aussi devenu une maison, un refuge de souvenirs qui resteront inscrits dans chaque virage sur la route de Presles.

Le 7 août, après un barbecue de fin de stage un peu arrosé, une dernière séance de bloc au programme pour notre dernière journée sera remplacée par une session en falaise...à Presles évidemment. La boucle est bouclée.



+ d’infos :



Contacts de AFRAT

www.afrat.com / afrat@afrat.com / 04.76.95.35.08



bottom of page